Il a déjà été mentionné que les deux séductrices étaient des sirènes (voir ma contribution du 16/11/23) et que l’une d’entre elles était la petite sirène d’Andersen. Mais l’autre sirène, celle du poète, n’a pas été validée par le Modérateur. Tant de poètes ont chanté les sirènes : depuis Homère, en passant par Baudelaire, et Apollinaire… Mais peut-être aurions-nous dû évoquer les sirènes d’Irlande, un pays fascinant par ses contes et légendes que ses habitants continuent de transmettre… Les sirènes (« mermaids » en Anglais et « selkies » en Irlandais) y ont toute leur place. Des poètes irlandais comme W.B. Yeats et T.S. Eliot les ont mis en vers, de même le poète Seamus Heaney. C’est ce dernier que je retiens pour le quatrain 12 avec son poème intitulé « Maighdean Mara » (« Maiden of the Sea » = la fille de la mer). Très beau poème sans doute inspiré par la légende irlandaise suivante : « un homme aurait un jour découvert la peau d’une selkie et l’aurait gardé cachée, forçant ainsi la sirène à devenir sa femme. Cependant, bien des années plus tard, la sirène dotée d’une forme humaine aurait retrouvé sa peau. Pour elle, c’est la libération : elle décide alors de retourner à la mer, abandonnant à jamais son mari humain et ses enfants. »
Le poème raconte la sirène captive et en souffrance, celle que l’homme a emprisonnée et exploitée à ses propres fins dans son monde d’humains, l’épousant et lui faisant des enfants, l’asservissant, la privant ainsi de sa liberté et de son élément naturel : la mer. Il a réussi (un homme après lui aussi) à cacher ses « vêtements » de sirène qu’un jour elle retrouve pour s’enfuir enfin et aller rejoindre son monde marin afin d’y mourir… (voir l’analyse exhaustive sur le site de David Fawbie)
La sirène de ce poème, cette séductrice qui montre la voie de l’eau nous émeut par sa souffrance cachée : coupée de son monde, rejetée par les humains dans son être profond, elle est devenue invisibleà leurs yeux. Tout comme la petite sirène d’Andersen, elle sacrifie sa vie et se révèle en réalité plus humaine que les humains avec ses sentiments et sa souffrance. On comprend son désir profond et sa volonté de rejoindre l’eau où elle reposera et trouvera enfin la paix. « She sleeps now, her cold breasts / Dandled by undertow.” (Elle dort désormais, la poitrine froide / Bercée (ou ballotée) au gré du courant »).
Belle Ophélie irlandaise, héroïne tragique, sirène en souffrance, le poème de Seamus Heaney en dit long sur notre humanité et notre inhumanité. Les pires instincts de l’homme sont ici évoqués : rejet de la différence, discrimination, exploitation… Je pense que le quatrain 12 pour cette raison devrait aller, au même titre que le quatrain 3 dans la voie sans issue. Bien sûr l’espoir ici, c’est que nous avons tous en nous, comme la petite sirène de H.C. Andersen et la selkie de Seamus Heaney des qualités humaines qu’il ne tient qu’à nous de privilégier. Les mythes, légendes et contes contiennent tous une vérité qui, par le biais de la poésie, nous aide à trouver ou retrouver notre humanité.
Nico Exalastrowl
4 mois
Bonjour, en effet, celle qui nous guide pourtant sans VOIX… peut bien etre la „Petite Sirene de Copenhague“. Elle est de par son histoire SANS VOIX, mais les sirènes sont aussi des séductrices pour les marins. Donc un point de départ pour l‘étoile européenne à Copenhague.
Je vous propose ensuite…LA FLÛTE INVISIBLE de Victor Hugo (le grand poète), et la CHOSE IMPOSSIBLE de Jean de la Fontaine (notre conteur).
Beaucoup a déjà été dit sur ce quatrain… Mais si plus simplement le grand poète et grand conteur était la même personne : Hans Christian Andersen ? Et s’il s’agissait de la même histoire : « La petite Sirène » (un conte plein de poésie) ? Ce pourrait être elle la séductrice sous ses deux formes : l’eau et l’air. Le quatrain indique clairement que ce n’est pas « la fille de l’air » (*), la voie invisible (car la petite sirène devient invisible pour les humains et ne saurait nous guider dans les airs) que l’on doit suivre (à moins d’être pilote ou astronome !), mais bien la petite sirène qui a renoncé à sa voix merveilleuse pour entrer dans le monde des humains afin de gagner une âme éternelle, une voie totalement impossible, inaccessible pour elle. Par contre, nous, chercheurs, on se laisse guider par elle, c’est-à-dire par les points d’eau dans l’énigme mais aussi par son évocation dans deux tableaux qui, reliés, pourraient constituer un fragment de chemin.
(*) est-ce elle la « fière tillandsia », la « fille de l’air » du quatrain 2 ?
Kazuo
10 mois
Il se pourrait que le grand poète soit André Breton (qui affectionnait tant Saint-Cirq-Lapopie). Nourri d’autres grands poètes comme Baudelaire, Rimbaud ou Apollinaire, il sera à l’origine du mouvement surréaliste, qui embrassera tous les arts. Nadja (qui est également le titre de son récit poétique), à la fois magicienne, voyante, fée, sorcière (donc aux multiples voix) qui fascine le narrateur et semble lui montrer la voie, aurait pu être la séductrice…
Mais plus près de l’énigme, la séductrice la plus probable est, dans son poème « L’étoile matinale » (« invisible » le jour), l’étoile du berger (Vénus, qui n’est pas une étoile mais qui symboliquement le sera toujours, voir contribution du 25/02/24 dans Quatrain 3) « C’est sur des gouaches de Joan Miró datant de 1941, et en en reprenant les titres, que Breton donne en 1958 une suite de poèmes intitulée Constellations», dont « L’étoile matinale » fait partie.
C’est un beau message que nous donne cette union de Breton et Miró, deux surréalistes en quête d’absolu, qui nous dévoilent leur chemin. Voici ce que disait le peintre à propos de « L’Etoile du matin » : « Une fois terminé mon travail à la peinture à l’huile, j’ai trempé mes pinceaux dans l’essence, et je les ai essuyés sur des feuilles blanches sans idée préconçue. Ce barbouillage m’a mis de bonne humeur et a provoqué la naissance de multiples formes : personnages animaux, étoiles, ciel, lune, soleil (…) » (voir le tableau de Miró en PJ)
Dans le poème de Breton, la « séductrice », l’étoile du matin, prend la parole (« la voix ») et s’adresse au berger pour lui expliquer et montrer « la voie ». Magnifique poème d’or et de lumière… (voir ci-joint l’épreuve du poème corrigé par Breton lui-même).
Pour terminer sur les mots (universels, nul doute) du poète, extraits de « Arcane 17 » (*) : « (…) C’est la révolte même, la révolte seule qui est créatrice de lumière. Et cette lumière ne peut se connaître que trois voies : la poésie, la liberté et l’amour qui doivent inspirer le même zèle et converger, à en faire la coupe même de la jeunesse éternelle, sur le point moins découvert et le plus illuminable du cœur humain. »
(*) Arcane 17 qui dans le tarot de Marseille est la carte l’Étoile, qui symbolise la lumière dans les ténèbres, et nous offre guidance et espoir…
Louna
10 mois
Il me semble qu’on pourrait mettre en parallèle La Muse Calliope (vers 1) et La petite sirène (vers 2). L’une a perdu sa voix (la petite sirène) et l’autre dans la mythologie grecque, muse de la poésie épique et du chant héroïque, la muse la plus honorée des neuf muses, a « une belle voix » (c’est la signification de « Calliope » en grec ancien). La muse Calliope, séductrice invisible aux mortels, a inspiré le grand poète Homère (*) …. Même si c’est la petite sirène qui nous guide (l’eau) dans l’énigme, Calliope est bien présente dans les quatrains, et invite le lecteur à trouver des sources d’inspiration pour résoudre l’énigme. (Je n’avais pas anticipé le jeu de mots : SOURCE (eau) et INSPIRATION (muse) !). « Les deux séductrices nous montrent (donc) la voie » …
(*) « Homère (c. 750 av. J.-C.) aurait été directement inspiré par Calliope pour ses œuvres « l’Iliade » et « l’Odyssée », deux des plus célèbres poèmes épiques de tous les temps. Son grand talent pour la poésie épique lui valut d’être également appelé le fils de Calliope (au sens symbolique) ». (Extrait de l’Encyclopédie de l’Histoire du Monde)
Aramis
1 année
Merci à la personne qui a identifié la Petite Sirène de Copenhague dans Eté 1 et Eté 2, c’est une belle surprise et cela va nous permettre de mieux appréhender le quatrain 12…
Le premier vers pourrait faire référence à Homère (grand poète grec) et à son « Odyssée », poème épique qui relate les épreuves que doit traverser Ulysse pour rentrer chez lui, sur l’île d’Ithaque. Sur sa route il doit notamment affronter les sirènes (muses maléfiques invisibles) et leur chant enchanteur qui promet à Ulysse la connaissance et l’immortalité. Ulysse (bien aidé par Circé !) parviendra à déjouer leur piège et à leur résister.
Le deuxième vers devrait donc faire référence au conte d’Andersen (« le grand conteur »), « La petite Sirène », qui renonce à sa voix magnifique pour devenir humaine, en espérant séduire le prince afin d’atteindre « l’âme immortelle ». Mais son désir de séduire et sa quête d’immortalité s’avèreront impossibles. Merveilleuse petite sirène néanmoins « à la peau douce et transparente comme une feuille de rose », qui après le naufrage d’un navire, prend « un bouquet de roses qui lui rappelaient le soleil », et plante dans son jardinet sous la mer « un arbuste au feuillage rose ». On comprend mieux le buisson de roses dans Eté 1.
Les deux séductrices sont donc les sirènes (qu’elles soient femmes-oiseaux ou femmes-poissons) qui nous montrent la voie vers l’eau, la rivière, le ruisseau (voir l’importance du petit ruisseau d’Automne 1, Hiver 1 et Printemps 1), les rochers (sur lesquels se fracassent les navigateurs qui ont été séduits par leur chant) et l’île qui les abrite (voir l’île mentionnée dans le quatrain 10 et les nombreux rocs, rochers et éperons rocheux sur notre trajet).
« Celle qui nous guide pourtant sans voix » : il s’agit de la petite sirène d’Andersen qui a sacrifié sa voix pour atteindre l’impossible : l’âme immortelle… C’est elle qui sera notre véritable guide car non seulement elle a perdu sa voix pour entrer dans le monde des humains mais plus tard elle préfèrera perdre la vie plutôt que tuer son prince. Elle fait preuve ainsi d’une grande bonté d’âme. Elle sera d’ailleurs récompensée puisqu’elle se transformera en fille de l’air, une fille de l’éther, et pourra par ses bonnes actions enfin atteindre l’âme éternelle. La petite sirène nous guide sur le chemin de la bonté, la bienveillance et le respect de la vie…
Si Homère, le grand poète, nous donne une leçon de sagesse à travers son héros qui sait résister aux embûches et tentations dressées sur sa route, (voir les valeurs de modération dans l’énigme) Andersen, le grand conteur nous révèle comment y parvenir : faire preuve de courage et de ténacité et surtout faire passer le bien-être d’autrui avant le nôtre, c’est cela la bonté d’âme de notre petite sirène…
En conclusion et pour relier le quatrain 12 à l’énigme, on pourrait dire aussi qu’il s’agit d’une quête d’identité, d’une quête initiatique, telle celle d’Ulysse symbolisée par toutes les épreuves qu’il doit surmonter afin de pouvoir regagner son île et retrouver celui qu’il est vraiment, et celle de la petite sirène à la recherche d’elle-même qui de princesse des mers se transforme en femme séductrice malheureuse, pour ensuite se changer en écume des mers, et enfin s’accomplir en fille de l’air… Il s’agit pour nous, chercheurs, de parcourir un ou des chemins qui nous permettront (non sans mal) d’accéder à une meilleure compréhension de nous-mêmes, des autres, du monde… et, qui sait, nous offriront quelques réponses au cœur de l’énigme.
Un grand merci à Kazuo pour cette magnifique citation qui s’inscrit si bien dans l’esprit de notre chasse au trésor:
– Nous avons essayé de l’embellir par l’art.
– Les participants lui apportent le désir de comprendre.
– Et pour nous tous, la volonté d’aider tous les êtres vivants
Merci Kazuo!
Kazuo
1 année
Chloé et Julien, puisque vous parlez de planètes et d’étoiles, petit hommage à Hubert Reeves (le « conteur d’étoiles » qui vient juste de nous quitter) avec cette belle citation extraite de son livre « Le Banc du Temps qui passe » :
« Le long sentier vers l’humanisation de l’humanité est éclairé par trois luminaires : le désir de comprendre (la science), de l’embellir (l’art) et d’aider les êtres vivants (l’empathie). »
chloe et julien
1 année
Ce quatrain nous évoque les planètes du système solaire :
« du grand poète l’une invisible » : pluton ou Neptune (invisibles à l’œil nu)
« du grand conteur l’autre impossible » : Jupiter ou saturne (planètes gazeuses donc impossible pout y vivre)
« deux séductrices montrent la voie » : mars et vénus (les deux visibles à l’œil nu et ont servent de repère dans le ciel)
« celle qui nous guide pourtant sans voix » : l’étoile polaire ?
Mais nous avons du mal à faire le lien avec l’énigme et en quoi cela nous aiderai?
Nous ne savons pas qui est le grand poète, le grand conteur et les 2 séductrices, des fleurs peut être?
Le grand poète et le grand conteur pourrait être une seule et même personne : Guillaume Apollinaire, « l’enchanteur étoilé », celui qui voulait « changer les mots en étoiles. » L’étoile, justement, sur laquelle nous tentons de tracer notre chemin…
Ce quatrain pourrait ainsi faire référence à « La Loreley », son poème écrit comme un conte, basé sur une légende allemande (elle-même inspirée de la mythologie grecque, source d’innombrables récits et poèmes), liée à une falaise (« lei » en allemand signifie « rocher ») et au fleuve (le Rhin) qu’il surplombe. Lorelei, c’est la séductrice, l’ensorceleuse, l’enchanteresse qui envoûte les marins sur son rocher par la beauté de sa voix et son chant (du moins dans les autres versions de « Lorelei » car chez Apollinaire, ce sont ses yeux « pleins de pierreries qui ensorcellent », que le narrateur voit (voit, voix, voie, ah la magie des mots !…) ; allusion donc à l’Odyssée d’Homère, merveilleux conteur et poète (qui pourrait tout aussi bien être celui du quatrain), dont le héros Ulysse se trouve confronté au chant des sirènes, mi-femmes mi-oiseaux… Serait-ce en réalité « l’oiseau caché vers île tourné » du quatrain 10 ??? Mais revenons plutôt à Lorelei dont le nom magnifique évoque le beau prénom de Laure, Laur des fleurs et l’Or des Valeurs…
Lorelei, figure mythique qui relève à la fois du monde invisible et magique et du rêve impossible à atteindre… pourrait bien nous séduire aussi, nous chercheurs d’énigme car à travers elle, nous voilà sur le chemin des falaises, rochers, roches et rocs et bien sûr des rivières (Lot, Célé), ruisseaux (celui de Verboul), fontaines, sources, puits et cascades… Mais tout séduits que nous sommes par les roches et les rivières, ne cédons pas totalement au chant des sirènes, souvenons-nous d’Ulysse et écoutons une autre voix, pourtant silencieuse, celle de la sagesse et la connaissance et laissons-nous guider, dans ce parcours initiatique aux allures de voyage intérieur, sur une voie qui nous mènera sans nul doute vers le meilleur de nous-mêmes.
« Voyageur, le chemin
sont les traces de tes pas
c’est tout ; voyageur
il n’y a pas de chemin,
le chemin se fait en marchant. »
(Antonio Machado)
Le quatrain 12 pourrait être associé au tunnel de Cajarc, creusé dans la roche, du Tableau Eté 4 et à l’île au milieu de la rivière située en contre-bas du tunnel dans le Tableau Eté 3. Un grand merci à Athos et Porthos pour ces précieuses indications. Censé nous guider dans notre recherche, ce quatrain pourrait se situer dans les 3 premiers quatrains, ou du moins en début de quête.
Il a déjà été mentionné que les deux séductrices étaient des sirènes (voir ma contribution du 16/11/23) et que l’une d’entre elles était la petite sirène d’Andersen. Mais l’autre sirène, celle du poète, n’a pas été validée par le Modérateur. Tant de poètes ont chanté les sirènes : depuis Homère, en passant par Baudelaire, et Apollinaire… Mais peut-être aurions-nous dû évoquer les sirènes d’Irlande, un pays fascinant par ses contes et légendes que ses habitants continuent de transmettre… Les sirènes (« mermaids » en Anglais et « selkies » en Irlandais) y ont toute leur place. Des poètes irlandais comme W.B. Yeats et T.S. Eliot les ont mis en vers, de même le poète Seamus Heaney. C’est ce dernier que je retiens pour le quatrain 12 avec son poème intitulé « Maighdean Mara » (« Maiden of the Sea » = la fille de la mer). Très beau poème sans doute inspiré par la légende irlandaise suivante : « un homme aurait un jour découvert la peau d’une selkie et l’aurait gardé cachée, forçant ainsi la sirène à devenir sa femme. Cependant, bien des années plus tard, la sirène dotée d’une forme humaine aurait retrouvé sa peau. Pour elle, c’est la libération : elle décide alors de retourner à la mer, abandonnant à jamais son mari humain et ses enfants. »
Le poème raconte la sirène captive et en souffrance, celle que l’homme a emprisonnée et exploitée à ses propres fins dans son monde d’humains, l’épousant et lui faisant des enfants, l’asservissant, la privant ainsi de sa liberté et de son élément naturel : la mer. Il a réussi (un homme après lui aussi) à cacher ses « vêtements » de sirène qu’un jour elle retrouve pour s’enfuir enfin et aller rejoindre son monde marin afin d’y mourir… (voir l’analyse exhaustive sur le site de David Fawbie)
La sirène de ce poème, cette séductrice qui montre la voie de l’eau nous émeut par sa souffrance cachée : coupée de son monde, rejetée par les humains dans son être profond, elle est devenue invisible à leurs yeux. Tout comme la petite sirène d’Andersen, elle sacrifie sa vie et se révèle en réalité plus humaine que les humains avec ses sentiments et sa souffrance. On comprend son désir profond et sa volonté de rejoindre l’eau où elle reposera et trouvera enfin la paix. « She sleeps now, her cold breasts / Dandled by undertow.” (Elle dort désormais, la poitrine froide / Bercée (ou ballotée) au gré du courant »).
Belle Ophélie irlandaise, héroïne tragique, sirène en souffrance, le poème de Seamus Heaney en dit long sur notre humanité et notre inhumanité. Les pires instincts de l’homme sont ici évoqués : rejet de la différence, discrimination, exploitation… Je pense que le quatrain 12 pour cette raison devrait aller, au même titre que le quatrain 3 dans la voie sans issue. Bien sûr l’espoir ici, c’est que nous avons tous en nous, comme la petite sirène de H.C. Andersen et la selkie de Seamus Heaney des qualités humaines qu’il ne tient qu’à nous de privilégier. Les mythes, légendes et contes contiennent tous une vérité qui, par le biais de la poésie, nous aide à trouver ou retrouver notre humanité.
Bonjour, en effet, celle qui nous guide pourtant sans VOIX… peut bien etre la „Petite Sirene de Copenhague“. Elle est de par son histoire SANS VOIX, mais les sirènes sont aussi des séductrices pour les marins. Donc un point de départ pour l‘étoile européenne à Copenhague.
Je vous propose ensuite…LA FLÛTE INVISIBLE de Victor Hugo (le grand poète), et la CHOSE IMPOSSIBLE de Jean de la Fontaine (notre conteur).
http://17emesiecle.free.fr/Chose_impossible.php
https://www.bonjourpoesie.fr/lesgrandsclassiques/Poemes/victor_hugo/viens_-_une_flute_invisible
Beaucoup a déjà été dit sur ce quatrain… Mais si plus simplement le grand poète et grand conteur était la même personne : Hans Christian Andersen ? Et s’il s’agissait de la même histoire : « La petite Sirène » (un conte plein de poésie) ? Ce pourrait être elle la séductrice sous ses deux formes : l’eau et l’air. Le quatrain indique clairement que ce n’est pas « la fille de l’air » (*), la voie invisible (car la petite sirène devient invisible pour les humains et ne saurait nous guider dans les airs) que l’on doit suivre (à moins d’être pilote ou astronome !), mais bien la petite sirène qui a renoncé à sa voix merveilleuse pour entrer dans le monde des humains afin de gagner une âme éternelle, une voie totalement impossible, inaccessible pour elle. Par contre, nous, chercheurs, on se laisse guider par elle, c’est-à-dire par les points d’eau dans l’énigme mais aussi par son évocation dans deux tableaux qui, reliés, pourraient constituer un fragment de chemin.
(*) est-ce elle la « fière tillandsia », la « fille de l’air » du quatrain 2 ?
Il se pourrait que le grand poète soit André Breton (qui affectionnait tant Saint-Cirq-Lapopie). Nourri d’autres grands poètes comme Baudelaire, Rimbaud ou Apollinaire, il sera à l’origine du mouvement surréaliste, qui embrassera tous les arts. Nadja (qui est également le titre de son récit poétique), à la fois magicienne, voyante, fée, sorcière (donc aux multiples voix) qui fascine le narrateur et semble lui montrer la voie, aurait pu être la séductrice…
Mais plus près de l’énigme, la séductrice la plus probable est, dans son poème « L’étoile matinale » (« invisible » le jour), l’étoile du berger (Vénus, qui n’est pas une étoile mais qui symboliquement le sera toujours, voir contribution du 25/02/24 dans Quatrain 3) « C’est sur des gouaches de Joan Miró datant de 1941, et en en reprenant les titres, que Breton donne en 1958 une suite de poèmes intitulée Constellations», dont « L’étoile matinale » fait partie.
C’est un beau message que nous donne cette union de Breton et Miró, deux surréalistes en quête d’absolu, qui nous dévoilent leur chemin. Voici ce que disait le peintre à propos de « L’Etoile du matin » : « Une fois terminé mon travail à la peinture à l’huile, j’ai trempé mes pinceaux dans l’essence, et je les ai essuyés sur des feuilles blanches sans idée préconçue. Ce barbouillage m’a mis de bonne humeur et a provoqué la naissance de multiples formes : personnages animaux, étoiles, ciel, lune, soleil (…) » (voir le tableau de Miró en PJ)
Dans le poème de Breton, la « séductrice », l’étoile du matin, prend la parole (« la voix ») et s’adresse au berger pour lui expliquer et montrer « la voie ». Magnifique poème d’or et de lumière… (voir ci-joint l’épreuve du poème corrigé par Breton lui-même).
Pour terminer sur les mots (universels, nul doute) du poète, extraits de « Arcane 17 » (*) : « (…) C’est la révolte même, la révolte seule qui est créatrice de lumière. Et cette lumière ne peut se connaître que trois voies : la poésie, la liberté et l’amour qui doivent inspirer le même zèle et converger, à en faire la coupe même de la jeunesse éternelle, sur le point moins découvert et le plus illuminable du cœur humain. »
(*) Arcane 17 qui dans le tarot de Marseille est la carte l’Étoile, qui symbolise la lumière dans les ténèbres, et nous offre guidance et espoir…
Il me semble qu’on pourrait mettre en parallèle La Muse Calliope (vers 1) et La petite sirène (vers 2). L’une a perdu sa voix (la petite sirène) et l’autre dans la mythologie grecque, muse de la poésie épique et du chant héroïque, la muse la plus honorée des neuf muses, a « une belle voix » (c’est la signification de « Calliope » en grec ancien). La muse Calliope, séductrice invisible aux mortels, a inspiré le grand poète Homère (*) …. Même si c’est la petite sirène qui nous guide (l’eau) dans l’énigme, Calliope est bien présente dans les quatrains, et invite le lecteur à trouver des sources d’inspiration pour résoudre l’énigme. (Je n’avais pas anticipé le jeu de mots : SOURCE (eau) et INSPIRATION (muse) !). « Les deux séductrices nous montrent (donc) la voie » …
(*) « Homère (c. 750 av. J.-C.) aurait été directement inspiré par Calliope pour ses œuvres « l’Iliade » et « l’Odyssée », deux des plus célèbres poèmes épiques de tous les temps. Son grand talent pour la poésie épique lui valut d’être également appelé le fils de Calliope (au sens symbolique) ». (Extrait de l’Encyclopédie de l’Histoire du Monde)
Merci à la personne qui a identifié la Petite Sirène de Copenhague dans Eté 1 et Eté 2, c’est une belle surprise et cela va nous permettre de mieux appréhender le quatrain 12…
Le premier vers pourrait faire référence à Homère (grand poète grec) et à son « Odyssée », poème épique qui relate les épreuves que doit traverser Ulysse pour rentrer chez lui, sur l’île d’Ithaque. Sur sa route il doit notamment affronter les sirènes (muses maléfiques invisibles) et leur chant enchanteur qui promet à Ulysse la connaissance et l’immortalité. Ulysse (bien aidé par Circé !) parviendra à déjouer leur piège et à leur résister.
Le deuxième vers devrait donc faire référence au conte d’Andersen (« le grand conteur »), « La petite Sirène », qui renonce à sa voix magnifique pour devenir humaine, en espérant séduire le prince afin d’atteindre « l’âme immortelle ». Mais son désir de séduire et sa quête d’immortalité s’avèreront impossibles. Merveilleuse petite sirène néanmoins « à la peau douce et transparente comme une feuille de rose », qui après le naufrage d’un navire, prend « un bouquet de roses qui lui rappelaient le soleil », et plante dans son jardinet sous la mer « un arbuste au feuillage rose ». On comprend mieux le buisson de roses dans Eté 1.
Les deux séductrices sont donc les sirènes (qu’elles soient femmes-oiseaux ou femmes-poissons) qui nous montrent la voie vers l’eau, la rivière, le ruisseau (voir l’importance du petit ruisseau d’Automne 1, Hiver 1 et Printemps 1), les rochers (sur lesquels se fracassent les navigateurs qui ont été séduits par leur chant) et l’île qui les abrite (voir l’île mentionnée dans le quatrain 10 et les nombreux rocs, rochers et éperons rocheux sur notre trajet).
« Celle qui nous guide pourtant sans voix » : il s’agit de la petite sirène d’Andersen qui a sacrifié sa voix pour atteindre l’impossible : l’âme immortelle… C’est elle qui sera notre véritable guide car non seulement elle a perdu sa voix pour entrer dans le monde des humains mais plus tard elle préfèrera perdre la vie plutôt que tuer son prince. Elle fait preuve ainsi d’une grande bonté d’âme. Elle sera d’ailleurs récompensée puisqu’elle se transformera en fille de l’air, une fille de l’éther, et pourra par ses bonnes actions enfin atteindre l’âme éternelle. La petite sirène nous guide sur le chemin de la bonté, la bienveillance et le respect de la vie…
Si Homère, le grand poète, nous donne une leçon de sagesse à travers son héros qui sait résister aux embûches et tentations dressées sur sa route, (voir les valeurs de modération dans l’énigme) Andersen, le grand conteur nous révèle comment y parvenir : faire preuve de courage et de ténacité et surtout faire passer le bien-être d’autrui avant le nôtre, c’est cela la bonté d’âme de notre petite sirène…
En conclusion et pour relier le quatrain 12 à l’énigme, on pourrait dire aussi qu’il s’agit d’une quête d’identité, d’une quête initiatique, telle celle d’Ulysse symbolisée par toutes les épreuves qu’il doit surmonter afin de pouvoir regagner son île et retrouver celui qu’il est vraiment, et celle de la petite sirène à la recherche d’elle-même qui de princesse des mers se transforme en femme séductrice malheureuse, pour ensuite se changer en écume des mers, et enfin s’accomplir en fille de l’air… Il s’agit pour nous, chercheurs, de parcourir un ou des chemins qui nous permettront (non sans mal) d’accéder à une meilleure compréhension de nous-mêmes, des autres, du monde… et, qui sait, nous offriront quelques réponses au cœur de l’énigme.
Un grand merci à Kazuo pour cette magnifique citation qui s’inscrit si bien dans l’esprit de notre chasse au trésor:
– Nous avons essayé de l’embellir par l’art.
– Les participants lui apportent le désir de comprendre.
– Et pour nous tous, la volonté d’aider tous les êtres vivants
Merci Kazuo!
Chloé et Julien, puisque vous parlez de planètes et d’étoiles, petit hommage à Hubert Reeves (le « conteur d’étoiles » qui vient juste de nous quitter) avec cette belle citation extraite de son livre « Le Banc du Temps qui passe » :
« Le long sentier vers l’humanisation de l’humanité est éclairé par trois luminaires : le désir de comprendre (la science), de l’embellir (l’art) et d’aider les êtres vivants (l’empathie). »
Ce quatrain nous évoque les planètes du système solaire :
« du grand poète l’une invisible » : pluton ou Neptune (invisibles à l’œil nu)
« du grand conteur l’autre impossible » : Jupiter ou saturne (planètes gazeuses donc impossible pout y vivre)
« deux séductrices montrent la voie » : mars et vénus (les deux visibles à l’œil nu et ont servent de repère dans le ciel)
« celle qui nous guide pourtant sans voix » : l’étoile polaire ?
Mais nous avons du mal à faire le lien avec l’énigme et en quoi cela nous aiderai?
Nous ne savons pas qui est le grand poète, le grand conteur et les 2 séductrices, des fleurs peut être?
Le quatrain 8 parle de 3 soleils aussi….
Le grand poète et le grand conteur pourrait être une seule et même personne : Guillaume Apollinaire, « l’enchanteur étoilé », celui qui voulait « changer les mots en étoiles. » L’étoile, justement, sur laquelle nous tentons de tracer notre chemin…
Ce quatrain pourrait ainsi faire référence à « La Loreley », son poème écrit comme un conte, basé sur une légende allemande (elle-même inspirée de la mythologie grecque, source d’innombrables récits et poèmes), liée à une falaise (« lei » en allemand signifie « rocher ») et au fleuve (le Rhin) qu’il surplombe. Lorelei, c’est la séductrice, l’ensorceleuse, l’enchanteresse qui envoûte les marins sur son rocher par la beauté de sa voix et son chant (du moins dans les autres versions de « Lorelei » car chez Apollinaire, ce sont ses yeux « pleins de pierreries qui ensorcellent », que le narrateur voit (voit, voix, voie, ah la magie des mots !…) ; allusion donc à l’Odyssée d’Homère, merveilleux conteur et poète (qui pourrait tout aussi bien être celui du quatrain), dont le héros Ulysse se trouve confronté au chant des sirènes, mi-femmes mi-oiseaux… Serait-ce en réalité « l’oiseau caché vers île tourné » du quatrain 10 ??? Mais revenons plutôt à Lorelei dont le nom magnifique évoque le beau prénom de Laure, Laur des fleurs et l’Or des Valeurs…
Lorelei, figure mythique qui relève à la fois du monde invisible et magique et du rêve impossible à atteindre… pourrait bien nous séduire aussi, nous chercheurs d’énigme car à travers elle, nous voilà sur le chemin des falaises, rochers, roches et rocs et bien sûr des rivières (Lot, Célé), ruisseaux (celui de Verboul), fontaines, sources, puits et cascades… Mais tout séduits que nous sommes par les roches et les rivières, ne cédons pas totalement au chant des sirènes, souvenons-nous d’Ulysse et écoutons une autre voix, pourtant silencieuse, celle de la sagesse et la connaissance et laissons-nous guider, dans ce parcours initiatique aux allures de voyage intérieur, sur une voie qui nous mènera sans nul doute vers le meilleur de nous-mêmes.
« Voyageur, le chemin
sont les traces de tes pas
c’est tout ; voyageur
il n’y a pas de chemin,
le chemin se fait en marchant. »
(Antonio Machado)
Le quatrain 12 pourrait être associé au tunnel de Cajarc, creusé dans la roche, du Tableau Eté 4 et à l’île au milieu de la rivière située en contre-bas du tunnel dans le Tableau Eté 3. Un grand merci à Athos et Porthos pour ces précieuses indications. Censé nous guider dans notre recherche, ce quatrain pourrait se situer dans les 3 premiers quatrains, ou du moins en début de quête.